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A propos de François Cusset, Le déchaînement du monde, Logique nouvelle de la violence, La découverte, Paris, 2018.

La violence se déchaîne. Elle mute et remute, se fait routine et devient flux-monde. Partout, les corps souffrent et les psychés déraillent. L’état des lieux des formes de la violence contemporaine que dresse François Cusset est accablant. En faisant le constat du caractère particulièrement diffus et multiforme de la violence, il propose d’en repenser les contours théoriques et pratiques. À rebours d’une certaine doxa moderniste qui voudrait nous persuader que nous vivons dans un monde moins violent, où les progrès économiques et scientifiques nous auraient rendu la vie plus douce et moins conflictuelle, il montre qu’une telle hypothèse constitue, au mieux, une légèreté d’opinion, au pire, un mensonge émérite. Car il ne s’agit plus tant, selon lui, de se demander si nous vivons dans un monde moins violent, mais d’apprécier comment, dans un double mouvement convergent, la violence a été « d’un côté, prohibée, et de l’autre, systématisée à même les structures sociales et les dispositions affectives » (p. 15). En décortiquant la rationalité à l’œuvre dans la propagation et l’invisibilisation de la violence, son essai ne fait rien d’autre que nous plonger dans les peurs et les angoisses qui rongent les sujets de l’intérieur. Effort nauséeux mais salutaire pour qui voudrait se forger un horizon défait de cette froide torpeur qui frappe les victimes du déchaînement du monde, ou de cette chaude escalade de la haine que prône quelques zélés zélateurs d’une xénophobie en « mâle » d’idées neuves.

La méthode de François Cusset se veut inductive, chacune de ses sous-parties se construit donc à partir d’un exemple précis des brutalités contemporaines. Le passage systématique par le fil de l’expérience permet d’évacuer l’écueil d’une réflexion abstraite centrée sur la Violence, en tant que concept majuscule. Bien au contraire, il rend sensible, palpable, la diversité des formes d’effractions qui oppressent de nombreux quotidiens.

Comme celui, entre autres, de Shabana, venue du Bangladesh pour échapper à la torture, et marchant sans fin dans Paris, pour éviter les contrôles policiers ; ou celui des groupes mafieux qui lui auront pavé la route de mauvaises intentions et de mauvais traitements, en profitant du chaos régnant sur certaines routes migratoires, comme en Libye ; ou celui des tout-puissants voyous « bafouant continuellement les lois, la morale et les gens », les Monsanto, Glaxo, Nestlé, Vinci, prédateurs parmi les prédateurs, assis sur des dividendes colossaux et des cadavres à venir ; ou celui des sans-abris d’une Athènes abandonnée à son sort et aux derniers élans solidaires des soupes populaires ; ou celui de Zyed Benna, Bouna Traoré, Adama Traoré, et des filles et des fils d’immigré.e.s en France, les héritier.ère.s des exactions coloniales et de leur consubstantielle soumission politique, Noir.e.s, musulman.e.s, indigènes, sur lesquel.le.s se perpétuent « les violences policières, les violences des expulsions, les violences culturelles du discours assimilateur ou de la bienveillance folklorisante, les violences économiques des emplois humiliants, les violences infimes des discriminations du quotidien, ou encore les violences de l’inertie administrative » ; ou celui des milliers de femmes victimes de viol partout dans le monde et subissant les affres du découragement quand seulement une plainte sur dix se conclut par une condamnation ; ou celui des baleines de l’Atlantique mourant d’hémorragies de l’oreille interne, causées par le brouhaha conjugué des sonars militaires, de la construction d’éoliennes au large, des sondages sismiques à air comprimé pour forages en haute-mer, et de la concentration des câbles de communication sous-marin ; ou celui plus « global » de la sixième extinction de masse ; ou celui encore de Jean-Louis Mégnien, cardiologue parisien de l’hôpital Georges Pompidou, et de tou.te.s les suicidé.e.s du travail, étouffé.e.s sous l’impératif de performance ; ou celui de Jdimytai Damour, vigile d’un hypermarché Wal-Mart de Long Island, piétiné par deux mille personnes au premier matin de l’ouverture des soldes le 27 novembre 2008 ; ou celui des pugilats mis en scène dans les décors de la télé-réalité ou des brutalités sexuelles accessibles en deux clics ; ou celui des Indien.ne.s Awajun Wampis affrontant à balle réelle les forces spéciales de la police nationale péruvienne dans leur refus de céder leurs terres millénaire à des sociétés d’extraction pétrolière ; ou celui de Rémi Fraisse et des centaines de victimes mutilées sous l’effet des grenades de la Gendarmerie Nationale à Sivens, Bure, Notre-Dame-des-Landes et partout ailleurs où l’on vit pour un autre monde ; et celui, de celles et ceux, qui paradoxalement n’en finissent pas de vieillir dans ce monde, et subissent, à leur frais, maltraitances et humiliations dans des maisons de retraite devenues maisons de la honte1. Et l’on pourrait encore, comme cela, allonger la liste des qui et des exemples, avec les harcèlements et les attouchements en entreprise, ou dans la rue, les agressions homophobes et transphobes, les profanations de cimetière juifs et musulmans, l’étranglement des municipalités et des épargnant.e.s par les prêts toxiques, la provocation ou le mépris des élus appelant à « sortir le karcher » ou à « traverser la rue pour trouver un emploi », l’asphyxie aux particules fines, l’empoisonnement des abeilles aux pesticides, les violences obstétricales, les règlements de compte à l’arme lourde entre adolescents, l’indifférence face à la pandémie du Sida, l’agression sonore de l’environnement urbain, etc. et dessiner un ordre du monde entièrement régi par un continuum de violences.

L’inventaire proposé par François Cusset et volontairement prolongé ici pêle-mêle donne ainsi à voir « une violence qui serait mouvement, un franchissement permanent de toutes les échelles, de la plus grande à la plus petite » (p. 73) et inversement, serait-on tenté de compléter. La violence circule en tout, se décline en tout, trouve du relais en tout ce qu’elle traverse, elle est de dimension proprement atmosphérique en ce qu’elle constitue l’état normal des choses, l’ambiance générale dans laquelle nous évoluons aujourd’hui. Le premier apport du livre est ainsi de nous inviter à ne pas nous laisser sidérer par les formes paroxystiques de la violence et à penser la violence au-delà de ses formes purement létales. S’il est attesté que la violence par homicide diminue2, ou que l’esclavage est moins mortifère qu’à l’époque de la traite et des plantations, il n’en reste pas moins que l’expression ordinaire de la violence maltraite, et annihile, quotidiennement, au moyen de dispositifs pérennes, et qu’il est essentiel d’en comprendre les ressorts pour parer à l’écueil d’une prose réactionnaire divisant le monde, à partir de présupposés moralistes, entre bon.ne.s bougre.sse.s et mauvais.e.s bougre.sse.s. Dans cette circulation de la violence, il y a une logique que François Cusset s’applique à décrypter en saisissant combien elle a su se perpétuer, tel le drone de guerre3, en toute discrétion, dans un subtil équilibre de dissimulation des traces laissées par les coups, et d’euphémisation des usages qu’elle engendre. À l’image des barquettes de viande sous vide, dûment présentées dans les rayons frais des supermarchés et ne portant nul stigmate du bain de sang de l’abattage de masse, la violence opère en premier lieu dans les plis aseptisés de l’économie de marché.

S’il refuse d’identifier à une seule et unique cause la contagion de la violence à toutes les strates de nos existences, François Cusset relève tout de même que « l’économie est aujourd’hui le principal vecteur de la violence, aux deux bouts du spectre : pour prélever la richesse, et pour la promouvoir ; pour faire travailler et pour faire consommer ; pour qu’accèdent au pouvoir les nouveaux despotes et pour justifier de laisser moisir tous ceux qu’elle aura sacrifiés. » (p. 76) La « main invisible » du marché n’aura donc jamais aussi bien porté son nom dans sa propension à perpétuer insidieusement le triple ravage examiné par Félix Guattari dans les années 1980 : celui de la nature, de la socialité (ou « socius »), et de la subjectivité4. De même, la consécration de l’idée de « destruction créatrice » au rang de mantra politique par Emmanuel Macron5 explicite en mots, et en actes, combien violence et économie peuvent désormais être pensées en un flux conjoint. La croissance repose ainsi, au moins en partie, sur un lexique de l’agression, elle exige notamment que l’on excave, arrache, brûle, expulse, déplace, délocalise, cyanure, dynamite, contamine, fracture, conquiert ou nasse, and « there is no alternative »6.

François Cusset propose, à cet égard, de définir la violence comme « la somme des points de pression exercée sur chacun de nous par les forces et les impératifs du marché ». (p. 86) Il illustre alors la colonisation de l’ensemble du champ des possibles par l’instinct de gain promu par le marché capitaliste, avec ses corollaires du tout-évaluation au millimètre, de rentabilité à la seconde, et leurs déclinaisons algorithmiques : banques et épargnants suspendu.e.s à l’explosion de la bulle des fonds de pension après celle des « subprimes7 » ; recherche fondamentale condamnée aux savoirs de pointe susceptibles de doper le vertige économique ; transport abandonné aux « réformes » et aux marges actionnariales ; assurances et mutuelles capitalisant sur l’économie du risque ; domaine du soin public aux abois et profits records pour l’industrie pharmaceutique ; compression des budgets scolaires et transformation de l’institution éducative en « plateau de formatage pour le marché du travail et en étape liminaire du nouvel esprit comptable ». (p. 92) Au bilan, la logique comptable oxyde les structures sociales. Et plus prosaïquement, les appétits commerciaux se montrent plus que prompts à convertir toute occurrence du bien-être ou du mal-être en parts de marché, en signes échangeables, en valeur monnayable.

La dynamique à l’œuvre est donc méta-violence, car sous l’effet conjugué des publicitaires, des laboratoires, des administrations publiques et des coaches de vie de tout ordre, elle conduit à une forme d’annexion du temps ordinaire et impose une reconfiguration des affects et des représentations. François Cusset la décrit comme une vaste situation d’emprise sur nos corps et nos imaginaires. La violence contemporaine frappe sans distinction car elle repose sur une logique systémique d’empêchement, de court-circuitage de nos libertés de faire et de penser, de l’imaginaire individuel et collectif. Si l’on voulait adresser un smiley clin d’œil aux apôtres postmodernes de la disruption, on pourrait tout bonnement les inviter à considérer que ce flux de violence continuellement branché sur le marché serait leur disruption ultime, celle d’une reconfiguration permanente du champ des possibles, une sorte de disruption des consciences, se traduisant par un bouleversement total de l’économie des affects et maintenant le sujet en état de choc, le choc de la compétitivité, le choc du « toujours plus ! ». Mais il faudrait également leur signifier que cette violence centrifuge, relayée par la prolifération des signes marchands, conduit de manière concomitante à un effet de flou, à des états de stase mentale. Car c’est là l’autre question que soulève le livre de François Cusset : celle de la perte du sens, de la confusion des subjectivités dans un circuit énergétique saturé par la violence. Que pouvons-nous faire, en d’autres termes, de ce trop plein de violence ? Plutôt que de le subir et de l’intérioriser jusqu’à la lie, quels pourraient être les moyens de dérivation ou de sublimation à mettre en œuvre ?

S’interrogeant sur l’actualité de l’hypothèse de Norbert Élias présentant, en 1939, dans La Civilisation des mœurs, le passage à la modernité comme un processus graduel d’auto-répression de la violence et des émotions, François Cusset décide justement de se placer au cœur de ce que la modernité a pu faire advenir de plus topique : les classes moyennes. Il fait alors observer, à rebours de l’hypothèse précitée, que c’est en leur cœur « que fait surtout son chemin, désormais, la nouvelle sauvagerie. (…) Parmi ces classes moyennes mal taillées mais nombreuses, que la crise et la précarité rendent chaque jour plus nerveuses, c’est une folie d’un genre nouveau qui circule, ignorée, (encore) rarement exprimée. À chaque expulsion de furie sur la scène du marché, à chaque convulsion de celui qui se prend vraiment au jeu de la rivalité, à chaque exemple de décompensation psychotique agitant les moins attendus, la juriste polie, le bon père de famille, les quadragénaires éduqués, à chaque fois on peut le vérifier : les gens raisonnables ne le sont plus vraiment – s’ils l’ont jamais été (…) Eux qui sont au milieu, qui aspiraient, au mieux à n’être ni gouvernants, ni gouvernés, se retrouvent pris dans un nœud de rapports de force électriques, par signes interposés d’abord, plus frontalement à mesure que les choses se gâtent. » (p. 144) C’est sans doute à propos de ce diagnostic et des justifications dont il découle que la thèse de l’auteur mériterait quelques consolidations théoriques. Elle paraît en effet être le fruit d’une intuition – paraissant assez juste dans l’état de tension qu’elle décrit –, motivée par un glissement psychanalytique aux références relativement sommaires. L’auteur estime, en effet, que si les choses se gâtent, cela tient notamment au fait que l’État et la famille, ne sont plus les tiers de confiance capables d’assumer leur mission de purge des passions.

La légitimité de l’État serait au plus bas, les services publics de son modèle social essorés par les choix budgétaires, sa justice souvent vécue comme injuste tant le tournant sécuritaire aurait participé à sceller les inégalités sociales, et les électeurs auraient déserté. De même, la famille est décrite comme une institution en chantier, aux contours de plus en plus relatifs et de moins en moins à-même de jouer un rôle de « médiation entre chaque subjectivité et les rigueurs de la société. » (p. 172) En filigrane de son analyse, François Cusset laisse donc entrevoir une scène politique saturée de stress, transformée en un bouillon de pulsions et de frustrations. Aussi juste soit le grippage des mécanismes cathartiques qu’il dépeint dans les coulisses de la « forclusion du désir » et de « la tyrannie des écrans » – entre syndrome « Tinder », cyber-harcèlement, servitude du like, déluge de trolls, de trash et de fake news , ou encore décapitations live –, on pourrait lui reprocher de multiplier les manifestations de souffrances psychiques et de les cheviller de façon un peu rhétorique par des emprunts épars à Freud, Lacan, ou Bataille. À titre de comparaison sur un terrain similaire et pour des conclusions allant dans le même sens, les travaux de Christopher Lasch8, ou plus récemment l’essai d’Anselm Jappe, La société autophage9, apparaissent beaucoup plus rigoureux dans l’articulation des théories marxistes et de la tradition psychanalytique.

Tous trois s’accordent en tout état de cause pour affirmer que les subjectivités contemporaines sont incessamment ballotées entre sentiment d’impuissance, de superfluité (« qui ne saute pas n’est pas remplaçable ! ») et élans de toute-puissance à grand renfort d’exacerbation de l’amour-propre (« tous selfistes, tous selfistes hé ! »). Dans un monde sans fin, où la détestation de soi incarne, en creux, le credo contemporain, il y apparaît clairement que les frontières de la violence sont plus que poreuses. Comme pour le marché, dérégulé et libéré, elles ont été dissoutes, et désormais, les mille formes de la violence circulent aussi bien entre nous, qu’en nous. Les cibles n’ont donc jamais été aussi nombreuses et les impacts aussi intimes. Reste donc à savoir dans quelle mesure les sujets se montreront résilients et comment les dispositifs étatiques et marchands parviendront à les « accompagner » au mieux pour que toute cette violence soit maintenue rentrée à l’intérieur. François Cusset inscrit son dernier chapitre dans cette perspective, puisqu’il consiste à inventorier quelques pistes pour éviter de s’abîmer collectivement dans ce qui se dessine comme une faille anthropologique majeure.

Lucide, il y rappelle que les figures totémisées de la non-violence, les Thoreau, Gandhi, Luther King ou Mandela, avaient déjà en leur temps, admis que l’usage de la violence ne devait pas être systématiquement disqualifié, et qu’il était même légitime en bien des circonstances (p.224). Il se propose donc, d’emblée, de dépasser la stérile opposition morale entre violence et non-violence. Et au regard des constats qu’il relève, ne pas le faire eut été, de toute façon, une contradiction manifeste. En effet, si la violence est un flux proprement terrestre en ce qu’elle constitue notre arrière-plan subjectif et mondial, comment pourrait-on imaginer s’y soustraire sans lui opposer, en retour, un continuum de pratiques complémentaires, intégrant comme toute autre manœuvre légitime, l’usage de la force ? Refusant ainsi d’écarter la logique de contre-violence comme une voie potentielle d’émancipation, il délivre une sorte de précis didactique synthétisant les quatre grandes composantes des luttes actuelles : « ancrage territorial, stratégie de blocage, communication autour de la forme de vie et, si besoin, défense directement active. » (p. 209) S’inspirant assez explicitement des succès zadistes10, il estime que la voie d’une autonomie préservée de la fureur du monde doit se construire à partir d’une implantation concrète sur un territoire, faite de socialisation des ressources et de gestion commune, et permettant l’épanouissement d’un mode de vie intégralement en rupture, organisé autour de stratégies de blocage têtu, de boycotts, de grèves et de sabotages, voire d’ offensives concrètes contre qui viendrait le menacer. Il s’inscrit donc pour partie dans cette actualité littéraire invitant à réhabiliter une autodéfense politique sur le mode de l’énergique et de l’implacable11 et donnant foi, après Walter Benjamin, aux vertus spirituelles de la contre-violence12, en tant que vecteur d’une poétique de la relation avec l’autre, de la constitution d’un corps révolté agissant.

En définitive, la voie que montre François Cusset est donc ténue, puisqu’il s’agira, d’un côté, de se défaire des assauts des acteurs suréquipés de la violence légitime : le marché épaulé par l’État et son appareil pénal ; et de l’autre de prévenir la montée des brutes refoulées dont les humeurs s’embrasent autour d’un réchauffé de haine raciste et viriliste avec sa sauce complot. Elle se veut celle d’un pragmatisme dont on pourra parfois regretter qu’il repose pour l’essentiel sur l’énoncé des moyens de l’expérimentation sans se risquer à exposer un agenda politique plus exigeant. De la même façon, si l’emploi d’une méthode quasi-documentaire a de vraies vertus didactiques dans la manière de pointer les manifestations de la violence contemporaine, on pourra reprocher à l’auteur de ne pas avoir densifié son approche par une véritable mise en perspective historique et sociologique des brutalités d’hier avec celle d’aujourd’hui. Car au final, sur le fond, on a parfois le sentiment que cet état des lieux s’apparente plus à une mise à jour du catalogue des violences et à une nouvelle (énième ?) validation des thèses des Foucault, Guattari et autre Derrida, sans proposer d’avancée théorique significative. Considérons donc que l’heure est à la pratique, et qu’il n’y a plus qu’à.


2 « Le taux d’homicides en France, qui est dans la moyenne européenne, atteint désormais le plancher historique des 1 pour 100 000 habitants, et le nombre de tués par balles y était deux fois moindre en 2012 qu’en 1995 », p. 39.

3 Voir Grégoire Chamayou, Théorie du drone, La Fabrique, Paris, 2013.

4 Félix Guattari, Les trois écologies, Galilée, Paris, 1989.

5 « Macron, le grand entretien », ​ Le Point , ​ 2017, n°2347, où Emmanuel Macron reprend l’idée forgée par Joseph Schumpeter dans Capitalisme, socialisme et démocratie, Payot, Paris, 1990.

6 Voir la scène d’ouverture de L’Empire du management (Dominium mundi), de Gérald Caillat, Pierre Legendre et Pierre-Olivier Bardet, Arte, 2007 (DVD, Idéal Audience International, automne 2007). 

7 Voir la rapacité faite homme en la personne de Richard Fuld, le dernier PDG de la banque Lehman Brothers, avant sa faillite en 2008, surnommé « le Gorille », appelant à « arracher le cœur de ses concurrents et à le dévorer vivant » lors d’une de ses conférences trimestrielles à l’attention de ses salariés, Inside Lehman Brothers, https://www.arte.tv/fr/videos/080155-000-A/inside-lehman-brothers/ ; et la spirale infernale du surendettement en France, Morts à crédits, https://www.arte.tv/fr/videos/062941-000-A/morts-a-credits/.

8 Voir Christopher Lasch, Le moi assiégé, Climats, Castelnau-le-Lez, 2008.

9 Anselm Jappe, La société autophage, La découverte, Paris, 2017.

10 Réussites et tâtonnements dont on trouvera la sève dans les livres du Collectif Mauvaise Troupe, éditions de L’éclat, Constellations, trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle ( 2014) ; Contrées ; histoires croisées de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et de la lutte No TAV dans le Val Susa (2016) ; Saisons, nouvelles de la ZAD (2017) ; Défendre la ZAD (réimpression en 2018) .

11 Voir Elsa Dorlin, Se défendre, une philosophie de la violence, Zones, Paris, 2017 ; Peter Gelderloos, Comment la non-violence protège l’État, Éditions Libre, 2018.

12 Walter Benjamin, Sur le concept d’histoire, Payot, 2017 (cité par l’auteur) ; ou W. Benjamin, Critique de la violence, Payot, 2018.