Les normes ne sont-elles vraiment que des contraintes bureaucratiques absurdes et autoritaires qu'il faudrait abolir ? En rappelant qu'elles sont aussi la résultante de rapports sociaux, le sociologue Salvador Juan défend au contraire la nécessité d'une multiplication démocratique des normes pour mener à bien la bifurcation agro-écologique.
Courant théorique d'écologie politique, l'éco-marxisme connaît un large succès populaire et universitaire. Pourtant sa radicalité s'exprime parfois par une disqualification d'approches, comme le nouveau matérialisme, qui pourraient en réalité se révéler complémentaires, si elles n'étaient pas caricaturées.
Comment peut-on tirer des profits faramineux des hydrocarbures et promettre de vendre jusqu’à la dernière goutte de pétrole tout en organisant la COP28 et en promouvant les renouvelables et l’hydrogène ? En conclusion de la COP de Dubaï, quelques leçons d'écoblanchiment géopolitique depuis les États pétroliers du Golfe.
Si quelqu’un a placé une bombe à retardement dans votre maison, vous êtes en droit de la débrancher et de la détruire. Il en va de même pour notre planète. Formulé en 2021 par le chercheur et activiste Andreas Malm, ce constat reste plus que jamais valable au moment où s'achève la COP28 à Dubaï.
A partir de 1945, la conversion des sociétés contemporaines aux énergies fossiles a constitué une mutation globale. Cette métamorphose productive de quantités de territoires et paysages porte un nom : la pétrolisation. Comprendre ces pollutions comme des « violences lentes » permet d'éclairer les relations entre industrie, santé et écosystèmes.
Dans les années 1960 a émergé une architecture de la désertion, entre écologie et cybernétique. Comment cette aventure a-t-elle finalement épousé le modèle industriel et extractiviste ? L’architecte Norman Foster, récemment célébré dans une exposition et symptôme de cette dérive, fait ici l’objet d’une salutaire déconstruction.
Comment penser et critiquer les plantations et les monocultures sans écraser les violences et les dominations faites aux humains et aux non-humains ? Une synthèse précieuse et riche en références sur le Plantationocène et ses implications politiques et écologiques.
Comment imaginer une pratique scientifique qui résiste aux impératifs de la croissance, du big data et de l'innovation perpétuelle ? Deux chercheuses en génétique des populations réfléchissent ici aux évolutions récentes de leur discipline et à ses devenirs possibles.
Dès les années 1950, l’industrie nucléaire française a imaginé un avenir radieux où elle produirait de l’énergie indépendamment des réserves minières d’uranium. Par quel miracle ? En réutilisant le combustible irradié pour démultiplier les ressources disponibles. Retour sur cette utopie fondatrice.
Dans quel monde vivons-nous ? Une société façonnée par les lois de l'économie qui donne au capital la souveraineté pour décider de ce qu'il faut produire, à quelles conditions sociales et écologiques. Rappelant la folie et la cruauté d'un monde organisé sur l'expansion et l'accumulation économique, J. Hickel esquisse une autre voie.
Depuis quelques mois, la planification fait son grand retour dans les discours politiques. En retraçant l'histoire de cette idée, Geneviève Azam nous rappelle ici qu'aucune planification écologique ne pourra s’extraire de notre condition terrestre, de ses limites et de ses multiples interdépendances.
Quelques jours après le festin royal à Versailles, Macron a mis en scène sa proximité avec le peuple en faisant l'éloge calculé de la voiture individuelle. En 1973, André Gorz avait pourtant déjà écrit une réponse anticipée à cette sortie de route présidentielle : « L’idéologie sociale de la bagnole », que nous republions ici.