Le monde de la Tech est-il intrinsèquement d’extrême droite, même quand il prétend être de gauche ? C’est la thèse du livre de David Golumbia, « Cyberlibertarianism ». Dans cette lecture critique et nuancée, Sébastien Broca donne des prises pour comprendre l’allégeance de la Silicon Valley au trumpisme et réfléchir au rapport de la gauche au numérique.
Connaissez-vous You le phoque, Zafar le dauphin ou les orques du clan Gladis ? Dans son livre “Des vies océaniques”, l’anthropologue Fabien Clouette raconte de singuliers destins d’animaux marins qui ont surgi un jour dans la vie des humains, captivant la presse et le public. Et faisant chavirer dans la foulée les frontières entre sauvage et société.
Équateur, septembre 2008 : pour la première fois dans l’histoire, la constitution d’un pays reconnaît des droits à la nature. Dans "Les droits de la Terre-Mère", petit livre lumineux conçu comme un manuel, Alfredo Gomez-Muller revient sur cet épisode. Remontant à la source des notions de "Pachamama" et de "buen vivir", il esquisse un projet politique puissant depuis les pensées andines.
Centrés sur nous-mêmes, sur la singularité de nos sens et la primauté de notre vision, nous en oublions souvent que le monde est bien plus vaste que ce que nous pouvons en voir, démultiplié par les perceptions infiniment diverses de ses autres habitant·es. Une leçon de perspectivisme éthologique dans les pas d’Ed Yong, l’auteur du bestseller "Un monde immense".
Planter, éclaircir, abattre, débarder… Le métier de bucheron n’est pas mort ! Mais il est toujours aussi rude. Dans "Bûcheron", Mathias Bonneau raconte sa relation à la forêt, sa passion du bois et son corps abîmé : "Les arbres sont mon naufrage et ma bouée". Un témoignage précieux sur une profession bouleversée par la catastrophe climatique et les difficultés de la filière forêt-bois.
Dans "Neutraliser le système techno-industriel", second tome de son "Histoire du sabotage", Victor Cachard part de la première guerre mondiale pour identifier les différents courants de cette stratégie politique aux mille nuances de résistance. Au-delà des époques et des tendances, colonisé·es, autonomes, intellos ou écolos s’accordent sur ce principe essentiel : face aux systèmes industriels aliénants, détruire c’est se défendre.
Il y a nos mouvements et nos gestes. Et puis il y a les “mouvementements”, ainsi que la philosophe et artiste Emma Bigé appelle ces “mouvements internes qui ne se décrètent pas” tels que le maintien du corps ou la respiration. Comment sentir et penser ces mouvementements ? Pourraient-ils permettre de subvertir l’ordre existant ? Exploration de leurs multiples dimensions politiques.
Il n’y a pas « une » mais « des » pensées décoloniales. Selon les auteurices du livre « Critique de la raison décoloniale », un courant en particulier, né dans les universités étasuniennes et influent sur le continent américain, s’accapare toutefois le domaine. La sortie de l’ouvrage en français est l’occasion pour l’historien Jérôme Baschet d’identifier les nœuds de cette controverse et d’appeler à un débat plus ample.