Il y a quelques années, un courant théorique dans les sciences humaines, le « tournant ontologique », se construisait autour de la proposition suivante : les différences ne sont pas simplement différentes perspectives sur le même monde, mais des différences de monde. Néanmoins, ces approches n’ont-elles pas perdu de vue les rapports de pouvoir ? Telle est la thèse d’un livre écrit par l’anthropologue Christine Chivallon, qui, pour répondre à cette impasse, propose le concept d’« inhumain ».
A quoi ressemble l'écoféminisme d'Amérique du Sud ? Lina Álvarez-Villarreal revient dans ce texte sur ses spécificités. Parmi celles-ci, se dégagent notamment deux exigences : comprendre les multiples conséquences de ce que la colonisation a produit sur les femmes, les hommes et la Terre et apprendre à habiter librement depuis des histoires, des savoirs et des milieux dont on prend soin.
Alors que plusieurs livres récents mettent en garde contre une tentation écofasciste à venir, le philosophe Fabrice Flipo estime que les fascismes d’aujourd’hui et de demain n’ont rien à voir avec l’écologie politique. Selon lui, la notion d'écofascime repose principalement sur l'analyse de groupuscules sans envergure et dont l'écologisme n'est qu'apparent.
L’écoféminisme est une proposition théorique et politique élaborée depuis près de cinquante ans. Dès les années 1970, Maria Mies et Veronika Bennholdt-Thomsen analysent l'industrialisation comme un vaste processus de destruction de la subsistance. A partir de l’attention à l’ensemble des activités vitales du quotidien, elles relient colonialisme, domination de la nature et des femmes. Ce faisant, elles nous aident à mieux comprendre la domination capitaliste et patriarcale et ouvrent des voies politiques fécondes.
Avec cette BD, Jérémie Moreau nous plonge de façon concrète au cœur des désordres de l'Anthropocène. A travers le changement de vie de Nathan et ses jeunes frère et sœur qui quittent Paris pour l'Alaska, on découvre la vie dans ces forêts pleinement touchées par les changements globaux. Comment habiter ces temps de débâcle, de perte des repères et des cycles saisonniers ? Observer les êtres vivants qui évoluent face aux conditions changeantes nous fait entrer dans le temps des métamorphoses et le temps du mythe.