Enquêter, s’émerveiller et se révolter avec Élisée Reclus

Bonnes feuilles – En 1869 et 1880, le géographe et militant anarchiste Élisée Reclus publie deux livres qui seront les plus réédités et traduits du grand savant. Avec Histoire d’un ruisseau et Histoire d’une montagne, Reclus s'adresse au plus grand nombre dans une langue vivante pour décrire la complexité et la beauté de la nature. Cent-cinquante ans plus tard, ces deux textes résonnent aussi comme des récits écologiques. Nous publions la préface de cette réédition.

Devant l’anéantissement du vivant, des naturalistes entrent en rébellion

Aux premières loges du désastre écologique, des naturalistes assument la portée politique de leurs pratiques de défense du vivant et des milieux. Ces professionnels et amateurs spécialistes de la biodiversité s’organisent pour sortir de leur impuissance. Cet entretien fleuve avec des membres des « Naturalistes des terres » offre une plongée dans un mouvement naissant et bouillonnant d’inventivité.

Sensation caniculaire

Il y a un an, le méga-feux dévorant la forêt des Landes avait conduit Arthur Rimbaud à sortir de son silence post-mortem. Celui qui donnait au poète la mission de devenir “voyant” a confié à Terrestres une reprise actualisée de son poème Sensation écrit en mars 1870.

Les pratiques naturalistes au service des luttes

Quand des naturalistes pro et amateurs se retrouvent pour mettre leurs savoirs au service des luttes, c’est toutes leurs pratiques qui se trouvent réinterrogées et réinventées. Lors de leur premier week-end de rencontres, le podcast "Avis de tempête" a recueilli leurs réflexions, et le dessinateur Jean-Alfredo Albert a mis en croquis leurs échanges. Nous sommes heureux de nous faire l’écho de ces regards croisés.

Quand le monde polaire se disloque

Avec cette BD, Jérémie Moreau nous plonge de façon concrète au cœur des désordres de l'Anthropocène. A travers le changement de vie de Nathan et ses jeunes frère et sœur qui quittent Paris pour l'Alaska, on découvre la vie dans ces forêts pleinement touchées par les changements globaux. Comment habiter ces temps de débâcle, de perte des repères et des cycles saisonniers ? Observer les êtres vivants qui évoluent face aux conditions changeantes nous fait entrer dans le temps des métamorphoses et le temps du mythe.

La part sauvage des communs ? Une enquête écologique au Marais Wiels

L’attention au « vivant » a récemment été la cible d’un procès en dépolitisation intenté par une partie du mouvement anticapitaliste. En partant de l'histoire du Marais Wiels, un plan d'eau accidentel ayant émergé dans un quartier populaire de Bruxelles, cette enquête écologique montre qu’il est possible de mettre au jour des stratégies anticapitalistes multi-espèces, nécessaires à la bifurcation écologique des luttes sociales.

L’appel des Naturalistes des terres

TRIBUNE – « Nous sommes les témoins directs du silence qui progresse. » Les naturalistes qui s'expriment ici, aux premières loges de la guerre menée contre le vivant, sont à la fois en détresse et dans une saine colère. Ils et elles appellent ici à réinventer leur mode d'action et à la mise en place d'une aide aux luttes locales. Voici un appel à s'organiser – et à les rejoindre – pour former de nouvelles alliances contre les extinctions en cours.

La conservation de la biodiversité est une lutte politique

Reprendre des terres pour laisser la place aux dynamiques spontanées du vivant : voilà qui peut paraître séduisant. Pourtant, la volonté de conserver une nature intacte plonge ses racines… dans la colonisation et le développement capitaliste et industriel lui-même ! Les chercheurs Büscher et Fletcher proposent des outils pour une authentique révolution de la conservation, qui aurait pour horizon une convivialité politique et post-capitaliste entre vivants.

Une revue à un carrefour

En novembre, la revue Ecologie et politique publiait un numéro sur les relations entre corps, sexualité et technologie. Intitulé « Les enfants de la machine », ce numéro contient certains articles qui ont suscité de très vifs remous au sein du comité de rédaction. Cette tribune nous explique pourquoi.

Du gibier au réservoir de pathogènes : habiter le trouble sanitaire

[Bonnes feuilles] Souvent considérés comme représentants de la nature, les animaux sauvages peuvent faire l'objet de politiques de contrôle particulièrement intenses. Cet extrait examine le cas du sanglier pris dans les politiques de biosécurité européennes. Chassé et considéré comme nuisance, il est aussi contrôlé et tué pour protéger le modèle d'élevage dominant.

Monocultures de l’esprit

Bonnes feuilles - Que devient la forêt lorsqu'elle est appréhendée sur le modèle de l'usine et réduite à être une mine de bois ? En s'appuyant sur le mouvement Chipko né en 1973 en Inde, l'écoféministe Vandana Shiva montre que deux paradigmes s'affrontent : la monoculture industrielle contre une approche écologique globale. Derrière l'enjeu des ressources, le conflit porte sur deux régimes de perception scientifique et philosophique de la nature.

Retour sur le passe vaccinal et son monde

Instauré en juin 2021, le passe sanitaire français vient de prendre fin le 31 juillet 2022. Ce dispositif inédit de contrôle des populations, décalque de celui apparu en Chine au printemps 2020, est sans doute moins supprimé que désactivé. Que retenir de cette expérience inédite ? Ce texte collectif propose un bilan de cette technologie et réfléchit à la tension entre santé publique et libertés publiques.