Temps de lecture : 3 minutes

Contemporaine d’une époque vertigineuse, la revue Terrestres essaie de penser ce qui nous arrive. Alors que la spirale de la catastrophe écologique s’approfondit, l’atmosphère politique française comme le cours du monde amplifient les motifs d’inquiétude. Les derniers mois médiatiques ont achevé un processus d’extrême-droitisation qui couve depuis vingt ans. Un polémiste misogyne, xénophobe et négationniste essaie d’embarquer le pays dans un revival du fascisme. Secondé par un milliardaire qui réalise silencieusement un coup de force médiatique et culturel en rachetant tous les relais d’influences possibles (médias, éditions, création cinématographique)1, l’opération idéologique est limpide : retour à la France blanche, chrétienne, patriarcale de 1960 où la modernité était dans la croissance à 5 %, l’atome et la consommation de masse.

Pendant ce temps, les cours boursiers connaissent des sommets historiques. Anticipant les dividendes futurs, ces cours traduisent la croyance du monde économique et financier dans une croissance forte lors de la prochaine décennie ; ou bien annoncent une immense bulle spéculative. L’un ou l’autre scénario amplifiera le chaos climatique et les inégalités. Sur le plan de la représentation politique, la COP-26 s’achève comme une mauvaise série télé qui lasse spectateurs-trices comme acteurs-trices. L’irrésolution est à son comble.

La société civile et les alternatives, prises dans la gelée politique du coronavirus, assistent impuissantes au forfait. Les puissants continuent à militer pour que la Terre reste à jamais un lieu dédié à la poursuite de la croissance et de l’accumulation. Zone franche de la banlieue solaire, zone d’attractivité exclusive de ce coin de l’univers, le globe terrestre est voué à être pressurisé par cette logique jusqu’à ce que la technologie permette, croient-ils, de s’exiler vers d’autres astres.

Une telle perspective enthousiasme-t-elle la génération qui hérite d’une terre courbaturée par tant d’agitations économiques ? Pas vraiment, si l’on en croit une étude de septembre 2021 portant sur 10 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans dans dix pays, du Nord comme du Sud2. Elle indique que 75 % de ces derniers jugent le futur climatique « effrayant »3. La cohabitation avec les porteurs de dividendes pourrait être explosive.

Dans ce contexte d’adversité maximale, la revue Terrestres avec ses modestes moyens se donne pour tâche de comprendre et décrypter le présent. Nos pages sont ouvertes à toutes et tous, en accès libre, imprimables, partageables. Ce don de temps et d’énergie, essentiellement bénévole, est lui-même pris dans une boucle relationnelle impliquant de donner-recevoir-rendre. A celles et ceux d’entre vous qui souhaitent nourrir cette dynamique d’échange, vous pouvez contribuer en nous faisant connaître autour de vous ou en nous aidant financièrement.

La revue Terrestres est reconnue comme un organisme d’intérêt général : 66% du montant de votre don sera déduit de votre impôt sur le revenu. Autrement dit, pour un don de 10€, il ne vous en coûtera que 3,40€ pour nous soutenir.

Merci de votre aide !

SOUTENIR TERRESTRES

Nous vivons actuellement des bouleversements écologiques inouïs. La revue Terrestres a l’ambition de penser ces métamorphoses.

Soutenez Terrestres pour :

  • assurer l’indépendance de la revue et de ses regards critiques
  • contribuer à la création et la diffusion d’articles de fond qui nourrissent les débats contemporains
  • permettre le financement des deux salaires qui co-animent la revue, aux côtés d’un collectif bénévole
  • pérenniser une jeune structure qui rencontre chaque mois un public grandissant

Des dizaines de milliers de personnes lisent chaque mois notre revue singulière et indépendante. Nous nous en réjouissons, mais nous avons besoin de votre soutien pour durer et amplifier notre travail éditorial. Même pour 2 €, vous pouvez soutenir Terrestres — et cela ne prend qu’une minute..

Terrestres est une association reconnue organisme d’intérêt général : les dons que nous recevons ouvrent le droit à une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66 % de leur montant. Autrement dit, pour un don de 10€, il ne vous en coûtera que 3,40€.

Merci pour votre soutien !

  1. https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/11/16/l-opa-de-vincent-bollore-sur-la-presidentielle_6102316_4500055.html[]
  2. Australie, Brésil, Etats-Unis, Finlande, France, Inde, Nigeria, Philippines, Portugal et Royaume-Uni.[]
  3. https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3918955[]