Malgré quelques récentes précipitations, la sécheresse hivernale aiguë apporte un démenti cinglant au projet de méga-bassines. Le ciel et le cycle de l'eau se dérobent aux projets d'ingénieurs visant à construire des cratères géants. Dans l'impasse, ce modèle d'agro-business tentent de sauver les apparences et d'empêcher que fleurissent milles formes nouvelles d’agriculture paysanne. Il est essentiel de tenir en échec ces fuites en avant productivistes afin de construire l’autonomie matérielle depuis les milieux de vie.
Comment s'opposer à une réforme gouvernementale à l’image de celle des retraites ou faire bifurquer l’ordre social dans une perspective écologiste ? Du Comité Invisible aux Gilets Jaunes, en passant par les actions des Soulèvements de la Terre, le sabotage des flux semble constituer à l'échelle internationale une nouvelle grammaire militante. Cette idée est-elle si nouvelle ? Quel intérêt présente ce mode d’action au regard des autres formes de protestation et de subversion ? Retour sur l’histoire du sabotage et son actualité.
TRIBUNE – « Nous sommes les témoins directs du silence qui progresse. » Les naturalistes qui s'expriment ici, aux premières loges de la guerre menée contre le vivant, sont à la fois en détresse et dans une saine colère. Ils et elles appellent ici à réinventer leur mode d'action et à la mise en place d'une aide aux luttes locales. Voici un appel à s'organiser – et à les rejoindre – pour former de nouvelles alliances contre les extinctions en cours.
Dans le cadre du séminaire terrestres du 19 janvier à 19h30, nous ferons une présentation de l’expérience de la vingtaine de chantiers-pluriversités organisés en 2022 et un bilan et perspectives pour l'avenir. Attention : en raison de la grève de jeudi 19 janvier, la séance est reportée le 14 février à 19H.
Les appels à déserter la société dominante fleurissent un peu partout. Les diplômes d'ingénieur·es sont refusés, les fermes reprises, et les méga-bassines sabotées. Ces gestes prolongent la vague de subversion qui parcourut les sociétés avec Mai 68. Au-delà d'un simple écho, comment faire dialoguer ces deux moments séparés par un demi-siècle ? Voici un témoignage sur l’esprit de désertion, et ses limites, par un ancien membre du groupe Survivre et vivre.
Moins connu que le soulèvement chilien, la révolte nicaraguayenne de 2018 a pourtant ouvert à sa façon le cycle insurrectionnel latinoaméricain de la fin des années 2010. Opérant une convergence des luttes syndicales, féministes et écologistes et reposant sur une exigence forte de respect des droits humains, il fut durement réprimé. Pour mieux comprendre ses origines, son déroulement et ses conséquences, nous avons rencontré la chercheuse Delphine Lacombe.
Qui veut tuer l'écologie l'accuse d'écoterrorisme : comme le chien de jadis qu'on souhaitait faire disparaître en inventant un prétexte fallacieux, l'appareil étatique mobilise depuis trois mois le mot ultime, terrifiant : terrorisme. Au moment où s'organise le désir de faire obstacle de façon plus conséquente au cours désastreux des choses, voilà que s'abattent procès, surveillances, répressions. Cette tribune répond à cette tentative d'intimidation.
Reprendre des terres pour laisser la place aux dynamiques spontanées du vivant : voilà qui peut paraître séduisant. Pourtant, la volonté de conserver une nature intacte plonge ses racines… dans la colonisation et le développement capitaliste et industriel lui-même ! Les chercheurs Büscher et Fletcher proposent des outils pour une authentique révolution de la conservation, qui aurait pour horizon une convivialité politique et post-capitaliste entre vivants.