En 2017, la journaliste Eliane Brum quitte São Paulo pour s’installer dans une ville sinistrée au cœur de l’Amazonie. Objectif : raconter de l’intérieur les ravages d’un barrage monstrueux qui étrangle le fleuve et ruine la vie des autochtones. Résultat : « Banzeiro Òkòtó », un livre puissant qui fait du nordeste brésilien le centre de nos mondes effondrés.
Et si la forêt ne se décrivait pas, mais s’écoutait ? Fruit d’une collaboration entre un collectif autochtone Huni Kuin d’Amazonie brésilienne et des chercheur·euses non-autochtones, ce texte nous invite à écouter autrement, avec soin. Une écoute qui engage, parce qu'elle est aussi l'amorce d'un pont fragile entre les mondes.
Survivant d’un peuple massacré par la colonisation, Ailton Krenak est devenu un acteur de premier plan du réveil politique des peuples autochtones du Brésil à partir de la fin des années 1970. Dans "Futur ancestral" et "Le Réveil des peuples de la Terre", il revient sur la naissance de l’Alliance des peuples de la forêt qui a permis de résister à la colonisation de l'Amazonie.
Chaque jour, la pression mortifère des multinationales se renforce, y compris sur des espaces encore préservés. Au Brésil, le bassin amazonien et ses régions périphériques sont en proie à une déforestation massive. Place à la culture de soja, à l’élevage de bovins et aux pollutions récurrentes générées par l’extraction minière, aux dépens de la biodiversité et de la survie des communautés locales.
Quand des feux sans fin assombrissent les cieux de régions tropicales convoitées (Amazonie, Bornéo…), on s’alarme aussitôt de la destruction de la forêt « primaire ». Cette nostalgie irrépressible du jardin d’Eden nourrit pourtant l’érotisme prédateur qu’elle croît condamner : le viol (néo)colonial d’une nature « vierge ».
Classée deuxième au rang des entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre, la compagnie pétrolière Chevron s'est fait condamner au début des années 2000 par un courageux avocat pour les ravages qu’elle a provoqué en Equateur. La réplique du géant a été impitoyable : une guérilla juridique hors-norme et un procès-baillon. C’est cette histoire édifiante, sur le point de se dénouer, qui est ici racontée.
Dans un livre récemment traduit, l’anthropologue brésilien Viveiros de Castro revient sur la figure de Pierre Clastres. Il s’interroge notamment sur sa postérité, non seulement pour les études amazoniennes, mais aussi pour des pans entiers de la pensée politique contemporaine, qui ont placé la question de l’Etat et de sa critique au centre de leur réflexion.
L'oeuvre de Lévi-Strauss permet-elle de penser le ravage écologique contemporain ? Exhumant des réflexions méconnues sur la Shoah et sur l'anéantissement colonial des Indiens d'Amazonie, deux ouvrages récents montrent ce que l'intérêt du fondateur de l'anthropologie structurale pour la question des catastrophes peut nous apprendre.