Ce texte a été initialement publié le 3 août 2022.
Par les soirs rougeoyants d’été, j’irai dans les Landes,
Picoté par les braises, fouler l’herbe cendrée :
Eco-anxieux, j’en sentirai la sécheresse brûlante.
Je laisserai la fumée baigner ma tête hébétée.
Je ne verrai ni flore ni faune :
Mais la colère infinie excitera mon sang
Car je n’entends rien, rien, dans ce pays atone
Sauver les phénomènes ! Choisir son camp
Été 2022
Arthur Rimbaud, Poésies revisitées
Sensation
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
Mars 1870
Arthur Rimbaud, Poésies