Écofascisme : notion éclairante ou piège idéologique ?

Alors que plusieurs livres récents mettent en garde contre une tentation écofasciste à venir, le philosophe Fabrice Flipo estime que les fascismes d’aujourd’hui et de demain n’ont rien à voir avec l’écologie politique. Selon lui, la notion d'écofascime repose principalement sur l'analyse de groupuscules sans envergure et dont l'écologisme n'est qu'apparent.

Penser et agir depuis la subsistance : une perspective écofeministe

L’écoféminisme est une proposition théorique et politique élaborée depuis près de cinquante ans. Dès les années 1970, Maria Mies et Veronika Bennholdt-Thomsen analysent l'industrialisation comme un vaste processus de destruction de la subsistance. A partir de l’attention à l’ensemble des activités vitales du quotidien, elles relient colonialisme, domination de la nature et des femmes. Ce faisant, elles nous aident à mieux comprendre la domination capitaliste et patriarcale et ouvrent des voies politiques fécondes.

La mort contre la vie : deux récits de Sainte-Soline

Pour beaucoup, les événements de Sainte-Soline ont laissé des traces durables, sur les corps et dans les âmes. Deux récits de ces événements nous sont parvenus. Depuis leur point de vue situé, incarné, ils redonnent chair à l’élan de révolte qui, à ce moment-là, a soulevé des milliers de personnes, et à la violence nue qui en fut la seule réponse.

À celles et ceux qui ont marché à Sainte-Soline

Trois semaines après la journée du 25 mars à Sainte-Soline, les Soulèvements de la Terre prennent le temps de creuser un certain nombre d'interrogations légitimes. Après les offensives agressives du gouvernement et les contre-offensives visant à rétablir un semblant de vérité sur le déroulé des faits, il leur tient à cœur de livrer ici quelques explications et interprétations suscitées par cet événement politique sans précédent.

Avec les Soulèvements de la Terre, nous continuerons à alimenter une eau...

Une armada de forces détruit à grande échelle les conditions de vie sur Terre. Vingt personnes, universitaires, autrices, élu.e.s ou paysans se sont liés pour présider l’Association pour la défense des terres, qui a pour objet de les défendre dans les zones agricoles et naturelles. En soutien aux Soulèvements de la Terre, ils et elles rappellent les raisons de cet engagement et la nécessité d'allumer partout des foyers de lutte pour stopper le désastre en cours.

Prêt à tuer pour un tas de terre

Alors que les forces de l’ordre ont blessé des centaines de personnes et que deux d'entre elles sont aujourd’hui entre la vie et la mort, le sinistre Darmanin a « décidé d’engager la dissolution des Soulèvements de la terre ». Ils sont prêts à tuer, mutiler et blesser pour défendre un trou cerclé de gravats. Et les vivants se soulèvent, et la terre se soulève, et vingt mille personnes venues de toutes parts répondent à l'appel. On ne dissout pas le magma bouillonnant, ni les joies, ni les espoirs, ni les colères qui nous animent. Nous avons publié et nous publierons encore les textes des Soulèvements de la Terre.

Les rassemblements populaires n’ont pas cessé…

Sommes-nous à la veille d'une insurrection ? Pour l'heure, une seule certitude se dégage : le pouvoir cherche à briser les grèves et les blocages par la violence et la terreur. L'histoire est riche de soulèvements réussis contre un régime légal mais détesté, parmi lesquels la révolution de 1848. Le 7 juin de cette année-là, paraît un texte qui nous parle comme parleraient ces révolutionnaires s'ils étaient encore parmi nous.

D’une dissidence à l’autre. Lettre aux jeunes déserteurs et déserteuses

Les appels à déserter la société dominante fleurissent un peu partout. Les diplômes d'ingénieur·es sont refusés, les fermes reprises, et les méga-bassines sabotées. Ces gestes prolongent la vague de subversion qui parcourut les sociétés avec Mai 68. Au-delà d'un simple écho, comment faire dialoguer ces deux moments séparés par un demi-siècle ? Voici un témoignage sur l’esprit de désertion, et ses limites, par un ancien membre du groupe Survivre et vivre.

« Eco-terrorisme » : Les luttes écologistes dans le viseur du ministère de l’intérieur ?

Qui veut tuer l'écologie l'accuse d'écoterrorisme : comme le chien de jadis qu'on souhaitait faire disparaître en inventant un prétexte fallacieux, l'appareil étatique mobilise depuis trois mois le mot ultime, terrifiant : terrorisme. Au moment où s'organise le désir de faire obstacle de façon plus conséquente au cours désastreux des choses, voilà que s'abattent procès, surveillances, répressions. Cette tribune répond à cette tentative d'intimidation.

Podcast – La Sauvagière de Corinne Morel-Darleux

Virginie Maris s'entretient avec Corinne Morel-Darleux, à l'occasion de la sortie de son roman, la Sauvagière, paru aux éditions Dalva en août 2022. On y parle des relations entre politique et littérature, de mystère, de nature et de joie.

Sorcières, vénères, et antinucléaires !

Longtemps occultée, une tradition de lutte féministe contre le nucléaire ressurgit peu à peu. A Bure, où 270 km de galeries doivent être construites pour enfouir nos déchets radioactifs, le collectif des Bombes Atomiques organisait il y a trois ans un weekend antinucléaire sans homme cisgenre. Une participante exhume aujourd'hui son journal de bord de l'époque.

Voir la nature comme un·e naturaliste : une contre-histoire de la modernité

Le geste inaugural de la Modernité résiderait dans l’instauration d’un divorce définitif entre la nature et la culture, d’où aurait découlé une franche distinction entre art et science. Ce diagnostic est-il si sûr ? Dans ce riche entretien, l'ethnologue V. Manceron et l'historien R. Bertrand invitent à la nuance. Des scientifiques du XIXe siècle aux amateurs d’aujourd’hui, ils convoquent ces naturalistes qui n'ont jamais cessé de décrire le monde dans sa pluralité.