Il n’y a pas « une » mais « des » pensées décoloniales. Selon les auteurices du livre « Critique de la raison décoloniale », un courant en particulier, né dans les universités étasuniennes et influent sur le continent américain, s’accapare toutefois le domaine. La sortie de l’ouvrage en français est l’occasion pour l’historien Jérôme Baschet d’identifier les nœuds de cette controverse et d’appeler à un débat plus ample.
Depuis quelques mois, la planification fait son grand retour dans les discours politiques. En retraçant l'histoire de cette idée, Geneviève Azam nous rappelle ici qu'aucune planification écologique ne pourra s’extraire de notre condition terrestre, de ses limites et de ses multiples interdépendances.
Il y a quelques années, le "tournant ontologique", un courant théorique des sciences humaines, affirmait que les différences ne sont pas simplement une question de perspective sur un même monde, mais des différences de monde. Cette approche ne perd-elle pas de vue les rapports de pouvoir ? C'est ce qu'affirme l’anthropologue Christine Chivallon dans un livre récent, qui propose le concept d’"inhumain".
Depuis plus de trente ans, des ouvrages alertent régulièrement sur les liens supposés entre l'écologie politique et le conservatisme, et même l'extrême-droite. Un livre récent consacré aux verts-bruns n'est pas plus convaincant que les précédents. Un défaut de méthode et un argumentaire construit sur des ressemblances superficielles conduisent à un naufrage éditorial.
Toute pensée politique désirant l'émancipation collective s'affronte à la transformation du réel. Mais ce qu’il s’agit de viser, de se donner pour but, est loin d’être évident. Devons-nous imaginer des utopies servant de principes à l'action politique, mais sans espoir de les voir naître ? Ou bien devons-nous trouver des voies de transformation proches du réel, et abandonner l'idée d'un absolu politique ?
Où va l'écologie politique ? Derrière sa renaissance actuelle, que reste-t-il d'une tradition de pensées et d'actions qui s'est affirmée, dès ses débuts, comme une immense mise en question de l'héritage de la modernité ? La publication du livre « Abondance et liberté » de Pierre Charbonnier est l'occasion de tirer un premier bilan de cet héritage et d'exposer de francs désaccords.
A travers la biographie de Benjamin Lay, l’historien Markus Rediker livre le récit fascinant d’un acteur central mais oublié du siècle des Lumières. Usant de tous les moyens d’action pour ébranler les conventions sociales de son temps, Lay défendit très tôt l’égalité des humains, tout en dénonçant les dégâts et les faux besoins produits par le capitalisme naissant.