Aux premières loges du désastre écologique, des naturalistes assument la portée politique de leurs pratiques de défense du vivant et des milieux. Ces professionnels et amateurs spécialistes de la biodiversité s’organisent pour sortir de leur impuissance. Cet entretien fleuve avec des membres des « Naturalistes des terres » offre une plongée dans un mouvement naissant et bouillonnant d’inventivité.
A l'initiative d’Emmanuel Macron, la dissolution des Soulèvements de la Terre est relancée. Derrière les agitations politiques, quel est le sens de cette coalition inédite de paysans, syndicats, mouvements climat et activistes, désormais portée par 170 comités locaux ? Dans cet entretien, deux compagnons de route du mouvement éclairent son origine, sa dynamique et sa solidité politique après deux années et demie d’existence. Ce dialogue est suivi d’un éclairage, “Pourquoi désarmer l’agro-industrie nantaise ?”, complexifiant la lecture dominante qui a accompagné l’action des Soulèvements le 11 juin dernier.
Alors que plusieurs livres récents mettent en garde contre une tentation écofasciste à venir, le philosophe Fabrice Flipo estime que les fascismes d’aujourd’hui et de demain n’ont rien à voir avec l’écologie politique. Selon lui, la notion d'écofascime repose principalement sur l'analyse de groupuscules sans envergure et dont l'écologisme n'est qu'apparent.
En dépit du chamboulement des marchés de l’énergie suite à la guerre en Ukraine, la demande mondiale d’énergie fossile n’a guère décru en 2022. Malgré tout, certain·es espèrent que l’idée de transition énergétique, légitimée par le contexte géopolitique tendu, se mettra enfin sérieusement en branle. Or rien n’est moins sûr tant l’histoire de l’énergie heurte nos préjugés sur les politiques énergétiques possibles. Entretien.
Alors que les conflits autour de l’eau se multiplient et que diverses luttes écologiques et sociales ouvrent des brèches dans un horizon politique bouché, le mouvement biorégionaliste offre des perspectives pour imaginer et enfanter d’autres mondes. Cet entretien expose le contexte d’émergence du biorégionalisme et la rupture qu’il nous engage à faire afin de pouvoir réhabiter nos milieux de vies.
Mauvais perdant face aux Soulèvements de la Terre, Darmanin tente de changer les règles à son profit par des mesures liberticides. Mais depuis cette annonce, 100 000 personnes se sont déclarées membres de ce "groupement de fait" et des comités locaux fleurissent dans tout le pays. Pour notre part, nous avons demandé l'avis à une série d'intellectuel·les ce qu'ils et elles pensaient de cette menace de dissolution. Cet article sera suivi d'un second dans quelques jours avec d'autres contributions.
Depuis le début du mouvement social, les travailleur·ses du déchet mènent une lutte particulièrement tenace, imposant à la vue et l’odorat de chacun·e l’atmosphère d’une protestation générale. Pour faire entendre la voix des éboueurs engagés, nous publions un entretien avec Gilles, 50 ans, éboueur non syndiqué travaillant dans le 13e arrondissement de la ville de Paris.
Lorsqu’en 1867 Marx publie à Hambourg le livre I du Capital, cinq longues années sont nécessaires pour écouler le tirage de 1 000 exemplaires. Cent-cinquante ans plus tard, un universitaire japonais publie « Le Capital dans l’anthropocène » qui se vend à 500 000 exemplaires… Kōhei Saitō y propose une relecture écologiste du philosophe allemand, alliant décroissance et communisme. Le « redoutable missile » que Marx croyait avoir « lancé à la tête de la bourgeoisie » vient-il d’être à nouveau mis en orbite depuis le Japon ? Éléments de réponse dans cet entretien avec l’auteur.
Le néo-libéralisme sera-t-il enseveli par le ravage écologique ? Loin d’y voir une nécessité, le philosophe Federico Luisetti analyse comment le capitalisme se renouvelle face aux bouleversements du monde, adaptant ses techniques de gouvernement des vivants et des conditions de vie sur Terre. Reste le pouvoir des forces terrestres elles-mêmes, peut-être à même de le déborder.
Comment s'opposer à une réforme gouvernementale à l’image de celle des retraites ou faire bifurquer l’ordre social dans une perspective écologiste ? Du Comité Invisible aux Gilets Jaunes, en passant par les actions des Soulèvements de la Terre, le sabotage des flux semble constituer à l'échelle internationale une nouvelle grammaire militante. Cette idée est-elle si nouvelle ? Quel intérêt présente ce mode d’action au regard des autres formes de protestation et de subversion ? Retour sur l’histoire du sabotage et son actualité.
Quelles formes prennent aujourd’hui les écoféminismes, et comment s’éprouvent-ils dans la quotidienneté ? « Des paillettes sur le compost » explore et esquisse un positionnement écoféministe décolonial, queer, anti-capitaliste, adossé à une réflexion sur l’érotisme tout autant que sur les luttes de terrain. Entretien avec son autrice, Myriam Bahaffou.
Dans le cadre du séminaire terrestres du 19 janvier à 19h30, nous ferons une présentation de l’expérience de la vingtaine de chantiers-pluriversités organisés en 2022 et un bilan et perspectives pour l'avenir. Attention : en raison de la grève de jeudi 19 janvier, la séance est reportée le 14 février à 19H.