Plutôt que d’assister impuissant⸱e à la désolante fascisation du monde, venez nous retrouver le mercredi 18 juin à l’Académie du climat à Paris ! Le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval viendront dialoguer avec Terrestres à propos de leur dernier livre "Instituer les mondes. Pour une cosmopolitique des communs".
Depuis une décision importante du tribunal administratif de Toulouse du 27 février 2025, le chantier de l’A69 est à l’arrêt. Les machines se sont retirées et le printemps en a tiré avantage : des averses ont transformé des fossés en petites mares où l’on entend des grenouilles. La réoccupation est déjà en route ! Contre la reprise des travaux, nous relayons cet appel à créer partout des comités.
À l’occasion de la venue en France d’Anna Tsing, l’anthropologue qui nous apprend à penser "la vie dans les ruines du capitalisme", Terrestres organise une rencontre le 13 juin à l’Académie du climat à Paris. Savons-nous regarder les natures abîmées de l’anthropocène ? Anna Tsing, qui vient présenter son livre "Notre nouvelle nature. Guide de terrain de l'Anthropocène", peut nous y aider.
Centrés sur nous-mêmes, sur la singularité de nos sens et la primauté de notre vision, nous en oublions souvent que le monde est bien plus vaste que ce que nous pouvons en voir, démultiplié par les perceptions infiniment diverses de ses autres habitant·es. Une leçon de perspectivisme éthologique dans les pas d’Ed Yong, l’auteur du bestseller "Un monde immense".
La rédaction de Terrestres vous partage ses coups de cœur du moment ! Au menu : la lecture des essais décoloniaux d'Ailton Krenak, le (re)visionnage d'un film sur la paysannerie en crise, une BD sur la pétro-masculinité toxique dans l'Alberta et une réflexion sur les récits de "l'effondrement" de Détroit.
Ile-de-France, 2014. À un an de la COP21, les mouvements climat sont en ébullition. Comment et avec qui se mobiliser ? Dans "Apprendre et lutter au bord du monde", Laurence Marty raconte de l’intérieur le déploiement du cadrage de la justice climatique. Extrait choisi auprès du collectif Toxic Tour Detox 93, qui organise des visites guidées autour des inégalités environnementales dans le 9-3.
Planter, éclaircir, abattre, débarder… Le métier de bucheron n’est pas mort ! Mais il est toujours aussi rude. Dans "Bûcheron", Mathias Bonneau raconte sa relation à la forêt, sa passion du bois et son corps abîmé : "Les arbres sont mon naufrage et ma bouée". Un témoignage précieux sur une profession bouleversée par la catastrophe climatique et les difficultés de la filière forêt-bois.
Survivant d’un peuple massacré par la colonisation, Ailton Krenak est devenu un acteur de premier plan du réveil politique des peuples autochtones du Brésil à partir de la fin des années 1970. Dans "Futur ancestral" et "Le Réveil des peuples de la Terre", il revient sur la naissance de l’Alliance des peuples de la forêt qui a permis de résister à la colonisation de l'Amazonie.
Chaque jour, la pression mortifère des multinationales se renforce, y compris sur des espaces encore préservés. Au Brésil, le bassin amazonien et ses régions périphériques sont en proie à une déforestation massive. Place à la culture de soja, à l’élevage de bovins et aux pollutions récurrentes générées par l’extraction minière, aux dépens de la biodiversité et de la survie des communautés locales.
Dans "Neutraliser le système techno-industriel", second tome de son "Histoire du sabotage", Victor Cachard part de la première guerre mondiale pour identifier les différents courants de cette stratégie politique aux mille nuances de résistance. Au-delà des époques et des tendances, colonisé·es, autonomes, intellos ou écolos s’accordent sur ce principe essentiel : face aux systèmes industriels aliénants, détruire c’est se défendre.
Les conséquences des expérimentations nucléaires en Ma’ohi Nui (Polynésie) sont irréversibles : les terres, la mer et les vies sont contaminées à perpétuité. Il faut pourtant les assumer. Mais comment réparer l’irréparable ? En commençant par se tourner vers les luttes antinucléaires, anticoloniales et féministes, suggère Léna Silberzahn dans cet essai sur l’héritage du nucléaire.
Les expérimentations nucléaires françaises en Ma’ohi Nui (Polynésie) ont rendu malades et tué des milliers de travailleurs polynésiens, appelés et militaires de métropole. Par effet ricochet, ils ont aussi atteint les épouses et les enfants, pourtant éloigné·es de Tahiti. Naïké Desquesnes a enquêté sur le long combat mené par les veuves de la métropole dans l’ombre de la bombe et de sa raison d’État.
Lorsque la France annonce la reprise des essais nucléaires en Ma’ohi Nui (Polynésie) en 1995, Tahiti s’enflamme et le monde se mobilise. Quelques mois plus tard, c’est la fin… sauf pour les victimes des retombées atomiques des 193 bombes explosées dans l’archipel. Hinamoeura Morgant-Cross est l’une d’elles. Militante indépendantiste et anti-nucléaire, elle raconte son combat difficile pour la justice et le soin en contexte colonial.