L'article « Trajectoires de l'Anthropocène » paru en août dans la grande revue scientifique PNAS et le rapport du GIEC paru le 8 octobre nous mettent face à nos responsabilités. L'océanographe Catherine Jeandel nous explique le contenu et les enjeux de ces publications.
Historien au collège de France, Pierre Rosanvallon publie un livre ambitieux retraçant l'histoire de la gauche après 1968, avec pour objectif d'en tirer des leçons pour le présent. Mais que faire de ces leçons lorsque la mémoire évoquée est à ce point trouée ?
Rompant avec la maxime de la froideur objective, la biologiste australienne Lesley Hughes interroge la façon dont le désastre écologique affecte les scientifiques qui travaillent sur le changement climatique. Comment bricoler une existence entre désespoir, sentiment d’impuissance et nécessité de poursuivre la recherche ?
Et si, comme le propose Mark Hunyadi, derrière la liberté individuelle proclamée par le libéralisme se cachait en fait une tyrannie diffuse et invisible s’exerçant, non par l’intermédiaire d’un pouvoir autoritaire, mais par le quadrillage de plus en plus serré de nos modes de vie surdéterminés par des ensembles de contraintes complexes et enveloppants ?
En mobilisant toutes les ressources de l’imaginaire et à rebours d'un storytelling dominant qui glorifie le Héros, l’écrivaine féministe Ursula K. Le Guin explore, dans cette traduction inédite d’un texte de 1986, d’autres possibles narratifs pour cueilleur·se·s d’histoires et d'avoine sauvage.
Dans son dernier ouvrage, qui est aussi un témoignage très personnel, le démographe François Héran déconstruit méthodiquement les polémiques qui agitent les débats sur les migrations, démontre l’inanité des politiques migratoires menées depuis 20 ans, et plaide pour des statistiques citoyennes.
Dans le sillage de ses premières bandes dessinées Anent et Petit traité d'écologie sauvage, Alessandro Pignocchi poursuit son oeuvre inclassable et éclaire sous un jour nouveau les enjeux écologiques contemporains. Dans cet opus, les indigènes qu'il met en scène dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes sont pris d’assaut par des forces armées. Extraits.
Dans le monde entier, il semble que rien ne retient l'essor des droites dures. Si ce phénomène assombri les espérances démocratiques, il fait aussi peser une menace sur la lutte contre le réchauffement climatique et la défense de l'environnement.
Adam Losange est-il méchant ? Non, il n'est que vengeance. Ses fictions opèrent une vengeance bien particulière. Elles rendent dent pour dent au futur désastreux qui nous est programmé, et hante déjà notre présent... et par là même amorcent une politique ajustée à ces temps de folie.
Contrairement à l’idée reçue faisant rimer modernité avec pacification des mœurs et des usages, la cure néolibérale imposée aux sociétés contemporaines ne fait pas baisser le niveau général de la violence. Bien au contraire, François Cusset tend à montrer, en un inventaire édifiant, que l’économie de marché serait le premier vecteur de sa systématisation et de sa diffusion.
Que se passe-t-il après un effondrement systémique ? Confrontées au déclin du monde, deux héroïnes réinventent leur vie en composant de nouveaux rapports avec une forêt polyphonique. Dystopie faisant appel à notre imaginaire, Dans la forêt de Jean Hegland nous propose une nouvelle façon d'envisager le monde d'après.
Dans son ouvrage Métaphysiques cannibales, qui a marqué la pensée contemporaine, l’anthropologue brésilien s'appuie sur ses travaux auprès des peuples amazoniens pour bousculer les postulats du savoir eurocentré et le rapport au monde qu'il présuppose.
Trois livres récents s’intéressent à l’histoire des idées et politiques environnementales au 19ème siècle. Entre quête des origines, exhumation des dimensions environnementales des pensées émancipatrices et historicité des réflexivités environnementales, quelles perspectives ces ouvrages ouvrent-ils ?
Comment rouvrir l'horizon émancipateur de la révolution à une époque où l'expérience du temps s'est refermée sur un présent sans avenir ? C'est à cette question que s’attaque Jérôme Baschet qui, à travers un détour par l'expérience Zapatiste, nous propose une réflexion profonde sur le temps et sur notre rapport à l'histoire.
Jocelyne Porcher a longtemps défendu l'élevage (comme relation et travail en commun) contre les « productions animales » (l'élevage industriel, générateur de souffrance des travailleurs comme des animaux). Elle le défend à nouveau, cette fois contre l'alimentation biotech en soulignant que ce qui définit l'humain n'est pas qu'humain.
La transition écologique est devenue la petite musique de fond d’un système économique mondialisé. Selon Guillaume Pitron, cette transition devra se positionner dans la « guerre des métaux » qui fait rage. Son livre contribue à enrichir une littérature critique qui analyse en profondeur l'infrastructure énergétique et matérielle de nos sociétés capitalistes.
A partir de ce qui s’est joué récemment à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, cet essai explore les devenirs terrestres, au-delà de la modernité capitaliste, mais aussi de sa forme « Etat » comme mode totalisant de constitution de la collectivité et comme distributeur par en haut des titres de propriété et de légitimité.