Les images de déchets à la dérive dans les eaux marines ou de bouts de plastique extraits de ventres d’oiseaux sont emblématiques de la pollution. Le cœur du problème est pourtant absent du tableau : c’est la colonisation et ses multiples formes, ainsi que l’affirme Max Liboiron dans un livre important, à la fois enquête et manuel.
La dépollution consiste à nettoyer les sols et les eaux de leurs contaminants. Mais peut-on vraiment dépolluer les souterrains ? On peut en tout cas le prétendre, comme le démontre cette enquête menée depuis l'intérieur, qui dresse l'état des lieux des techniques et analyse les discours du monde de la dépollution, entre science et business.
9 Antillais·es sur 10 ont du chlordécone dans le sang. Dans « S’aimer la Terre », Malcom Ferdinand raconte l’histoire hautement toxique et profondément coloniale de ce pesticide associé à la culture de la banane. L’extrait que nous publions retrace la mise au pas des humains et des écosystèmes par la France pour la banane d'exportation. La banane, un fruit made in impérialisme.
Il y a 10 ans, Rémi Fraisse, jeune botaniste de 21 ans, était abattu par un gendarme dans la forêt de Sivens. Une atrocité qui risque de se produire encore, alors que le gouvernement lâche chaque jour un peu plus la bride de la répression policière. Cet hommage à Rémi revient sur la bataille médiatique qui a suivi sa mort.
Pain, bois, ménage, livres… Dans « La subsistance au quotidien », la sociologue Geneviève Pruvost compte tout. Plongeant dans chaque détail de la vie en milieu rural pour en révéler la dimension politique, elle repense l'économie et le travail du point de vue de la maison. Vivre autrement serait-il le plus intense des métiers ?
Dans « Féministes des champs », Constance Rimlinger décrit des communautés écoféministes rurales inventant depuis les campagnes des formes de vie plus soucieuses des vivants humains et non-humains. Le retour à la terre peut-il être un moyen de s’extraire de la domination masculine et de l’exploitation capitaliste ? Possible… mais pas simple.
Sur l’île artificielle de Yumeshima au Japon, des chantiers ont détruit les écosystèmes qui s’étaient établis, effondrant un peu plus le monde des oiseaux. Le petit groupe de bénévoles qui tente de les protéger œuvre-t-il en vain ? Pas facile de défendre la nature, encore moins sur une infrastructure en déchets. Comment persévérer quand tout semble perdu ?
Contre l'un des géants mondiaux de la fabrication de puces électroniques, une importante lutte a lieu depuis plus de deux ans près de Grenoble, dans la vallée du Grésivaudan. La BD « Toujours puce. Les macrodégâts de la microélectronique » revient sur l'histoire de ce combat contre l'accaparement des ressources en eau et un mode de vie toujours plus connecté.
Des savanes sur l’île de La Réunion ? Beaucoup apprennent l’existence de ce paysage méconnu en même temps que celle du projet d’urbanisation qui les menace. Deux historiens enquêtent sur ce territoire bio-culturel complexe et témoignent de la contestation qui s’amplifie. En route pour Plateau Caillou !
Polluant et destructeur, le béton n’en continue pas moins de recouvrir le monde. Mauvaise presse, le béton ? Il fait en tout cas l’objet d’une série de livres passionnants qui analysent le succès de ce matériau aussi omniprésent que catastrophique. Dans cette recension croisée, François Jarrige met en regard pas moins de quatre ouvrages récents.
« La publicité est contre la personne, car elle empêche le choix », écrivait Bernard Charbonneau en… 1935. Que dirait-il aujourd’hui s’il savait que le monde est encore convaincu du contraire ? « La publicité », une archive rare et toujours aussi pertinente, par un fondateur de l’écologie politique.
À l’occasion de la parution du livre à succès de Kohei Saito, « Moins ! La décroissance est une philosophie », Terrestres publie un extrait de ce manifeste décroissant à destination du grand public, qui défend un marxisme débarrassé de son héritage productiviste et repensé pour faire face aux catastrophes socio-écologiques.
À rebours de l’imaginaire écoterroriste entretenu par de nombreux médias, cette série d'entretiens donne la parole à des militantes écologistes de Bassines Non Merci pour témoigner du sens et des raisons de leur engagement. Ces entretiens ont été réalisés dans les Deux-Sèvres en juillet 2024, en marge du Village de l’Eau.
La grande majorité de la population occidentale est privée d'accès à ses moyens de subsistance, séparée de la terre et de ses fruits : notre dépendance au capitalisme est extrême. L’ouvrage de Tanguy Martin « Cultiver les communs. Sortir du capitalisme par la terre » propose un chemin pour repenser radicalement la propriété de la terre, entre agriculture paysanne et émancipation.
Comment lutter contre l’industrialisation du monde sans défendre, en creux, un retour à un ordre supposément naturel ? Critiquer certaines technologies sans stigmatiser celles et ceux qui en dépendent au quotidien ? Entretien avec des membres de l’organisation du festival du livre Livrosaurus Rex, sur le thème de la critique des technologies et de l'industrialisation du monde.
L'Etat israélien s'est bâti autour d'une double construction : celle d'une nation et celle d'un territoire originel. Dès lors, le rapport colonial d'Israël aux territoires palestiniens s'éclaire : les pollutions, des dépossessions, les destructions et les prises de terre s'inscrivent dans une volonté de créer de toute pièce une Terre promise.
Alors que la France semble plongée dans la tourmente politique, l'Inde vit une canicule mortelle. Que se passerait-il si, au gré d'une puissante et longue canicule, les conditions climatiques devenaient littéralement suffocantes ? C'est sur ce scénario effroyable que s'ouvre le roman d'anticipation climatique de Kim Stanley Robinson. Extrait.
Depuis trop longtemps, rien ne semble ralentir la course infernale de l'ogre Vincent Bolloré. Rachetant médias et maisons d'éditions, ce milliardaire réactionnaire assoie lentement mais sûrement un contrôle sur les paroles et les esprits. Des dizaines de collectifs et d'associations appellent à la riposte.
Dubaï, Ōsaka, Arabie Saoudite et maintenant Paris… les voitures volantes sont annoncées partout mais elles ne volent nulle part. Obstacles techniques ? Contestation sociale ? Si ce symbole du futur ne prend pas, c’est tout simplement parce qu’il est une figure du passé, dont la fonction est d’alimenter les projets capitalistes et leurs chantiers. Décollage immédiat pour le Japon !
Baro d’evel est une compagnie terrestre qui a développé au fil des ans une manière de faire théâtre qui est aussi une manière de vivre, croisant les modes d’expression et tissant des langages esthétiques hétérogènes. Nous les retrouverons ces jours-ci au Festival d'Avignon et dans leur future tournée avec leur nouveau spectacle « Qui som ? ».