Quelles places pour les Noirs et les peuples indigènes au sein des savoirs de l’Anthropocène ? Pour Kathryn Yusoff, l’hégémonie du critère géologique y prolonge le silence de l’histoire coloniale. En résulte une responsabilité de tous envers la planète qui est conditionnée à l’irresponsabilité vis-à-vis des destructions de la colonisation et de l’esclavage.
Devant l’injonction à « vivre avec le virus », on peut s’interroger sur les modalités de cette cohabitation nouvelle. L’anthropologue Charlotte Brives propose ici la boussole de la pluribiose, d’un vivant affecté par ses relations et ses rencontres, afin d’inventer des politiques alternatives pour « devenir avec » plutôt que de s’obstiner à « vivre malgré ».
Depuis plusieurs années les rencontres sur la Ferme de Lachaud se sont constituées comme un espace de discussion et d'élaboration des « devenirs terrestres ». En Août 2019 avaient lieu « Puissances de l'habiter - Matériaux pour des écoles de la terre » dont voici un passionnant récit s'essayant à rendre sensible et tangible certaines des questions de fond ayant traversées ces rencontres.
Rejetant tout système, Le toucher du monde, Techniques du naturer, écrit par David gé Bartoli et Sophie Gosselin, propose une pensée sensible qui accueille l’événement Gaïa sans l’ériger en force transcendante. En rendant compte des inventions techniques du naturer, cette oeuvre d'éco-philosophie est une réponse au besoin existentiel de vivre et de s’inscrire dans les plis d’une Terre animée.
Les chercheurs éco-marxistes ont en commun d'avoir exploré le lien entre capitalisme et dérèglement climatique. Cependant, ils divergent sur une question cruciale : la nature et le climat sont-ils extérieurs au capitalisme, nécessitant donc une révolution anti-capitaliste pour être sauvés, ou bien constituent-t-ils une contradiction interne à celui-ci, le menant structurellement à son effondrement ?
Avec ce récit sur la jungle de Calais, l’auteur nous invite à un voyage aux frontières du règne néolibéral, là où les corps réels, meurtris et enflammés des migrants, persistent à vivre et à espérer.
Que peut nous dire Walter Benjamin sur la situation contemporaine, sur la montée simultanée des eaux et de l’éco-fascisme ? C’est à cette question que le livre de Michael Löwy, auteur indispensable pour comprendre la philosophie de Benjamin, nous aide à répondre. L’enjeu est de taille : reformuler le concept de révolution.
Sommes-nous encore libres de décider de nos usages et modes de vie collectifs ? L'auteur fait le constat du paradoxe d'une société où le diktat technologique impose, malgré la volonté de ses citoyens, l'implantation et l'utilisation de technologies numériques de plus en plus performantes et pénétrantes (comme la 5G), alors même qu'elles contribuent à accélérer la catastrophe écologique en cours.